Mon histoire – Des bébés au service de l’évolution de leurs parents

Par mon récit de vie, je souhaite vous raconter comment j’ai compris que l’intelligence des bébés se met au service du besoin d’évolution de leurs parents. Ce fût vrai pour moi et je n’ai cessé de le vérifier pour d’autres. Très tôt dans ma vie, je croise le poème de Khalil Gibran où il écrit : « Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même. Ils viennent à travers vous, mais non de vous… »

De la résolution d’une vie sans enfant à mère de 4 enfants…

…ou assumer la puissance de son destin.
Au premier abord la notion de destin peut paraître dramatique. ou pour le moins déterministe.

En réalité c’est tout l’inverse, j’ai parcouru et continue à parcourir un chemin d’évolution jonché de conscientisations multiples. A quelles fins ? faire tomber mon mur de résistances au bonheur et édifier la femme que je suis, en toute confiance.

Dès le départ ma conscience était incroyablement active, sauf que j’en étais aveugle. Lever mon voile d’inconscience pour marcher main dans la main avec ma conscience est le plus beau chemin qu’il m’a été offert de parcourir. 
J’ai cru longtemps que mon chemin était tout tracé et que, pour être heureuse je devais absolument le découvrir. Jusqu’au jour où j’ai eu un flash : « Tes traces de pas sont derrière toi, elles représentent le chemin parcouru. De là où tu es à l’horizon : un univers de possibles s’ouvre à toi, l’horizon ondule et se redessine à chacun de tes pas. »

Un terrain parental plein de bon sens, jusqu’à mes dix ans

Mon horizon est clair. Chez mes parents, à peine sur le pas de la porte rien ne heurte mon regard, je vois l’horizon de l’est au sud, sur un angle de cent vingt degrés. Nous vivons en haut d’un plateau champenois, dans un paysage de courbes douces, de couleurs changeantes au fil des saisons. Ce qui rythme l’activité de la ferme ? C’est la météo et l’heure du soleil.

A cet âge-là j’ignore encore que ce cadre naturel sera une puissante ressource dans tous mes métiers et situations personnelles. En revanche je sais déjà qu’il vaut mieux avoir «une tête bien faite plutôt qu’une tête bien pleine ». J’ai un imaginaire assez riche, l’équilibre me fascine, j’apprivoise l’espace qui m’entoure du soleil plein les yeux, un ciel bleu permanent sur mon écran intérieur et j’ai soif d’apprendre. J’aime l’école mais je désapprouve les méthodes qui punissent. Les punitions des autres élèves me peinent plus des punitions les miennes. Au pire, j’ai dû avoir quelques lignes à recopier, ni temps au coin, ni bonnet d’âne.

A l’école primaire, on dit de moi que j’ai « une bonne tête ». En fin de première année de CM2 seule élève de mon cours, l’institutrice du village demande mon admission au collège… J’ai à peine 10 ans mais la demande est acceptée.

Années collège, début des confusions

Au début du collège, l’admiration de mes parents et celle de mon entourage me gratifient. Mais bien vite, la réalité me rattrape. Comme j’ai « sauté une classe », je me retrouve dans la même classe que ma sœur de 17 mois mon aînée. La plupart des professeurs nous confondent avec des jumelles. La relation avec ma sœur se dégrade.  Mes résultats scolaires sont plutôt moyens, les professeurs sont moins enthousiastes que ma famille et je me sens décalée. Certaines évidences pour les autres élèves de la classe ne se connectent pas dans mon cerveau, je me sens bête. Quelques décennies plus tard, j’apprendrai l’importance de la maturité globale et cérébrale dans les processus d’apprentissages.

Peu à peu,  ma joie d’appendre se ternit et tout se complique quand mon orientation vers un lycée se fait par successions d’impossibles. Malgré cela je choisis de continuer mes études dans une ambiance intérieure mi-joyeuse, mi-résignée, et les premiers signes de dysharmonie se font sentir.

Bon an, mal an, à moins de 19 ans, diplôme universitaire et permis de conduire en poche, j’ai tout pour réussir. En tout cas, c’est ainsi que les autres me voient. La preuve ? je trouve un emploi à peine sortie des vacances universitaires et un appartement avec une seule visite. Par les autres, je suis qualifiée de chanceuse qui « fait toujours tout ce qu’elle veut dans la vie ». TOUT, sauf savoir gérer mes émotions et savoir vivre selon ma sensibilité. Depuis l’âge de 13 ans je souffre de cystites à répétitions, muselées à coup d’aspirine et de Doliprane.

Classe de terminale, première désillusion

Depuis le cours de science de troisième, j’ai une connaissance théorique de mon corps et de ma sexualité. Et, naïvement, je croyais cela suffisant pour gérer ma fertilité. Cette connaissance erronée et superficielle sera complétée d’un « J’espère que tu sais ce que tu fais, parce qu’il n’est pas question que tu prennes la pilule ! » lancé par ma mère au vu de ma relation durable avec mon compagnon… et de sa peur d’une grossesse inopportune pour moi. Elle aussi n’a pas eu d’autre apprentissage. Tout ça c’est tabou, le « ça » n’étant même pas spécifiable. J’apprendrai beaucoup plus tard les problématiques de ma lignée ascendante à l’origine de la peur de ma mère et ses conséquences sur sa descendance.

C’est fort déstabilisant de faire l’expérience de l’inconscience de certaines parties de mon corps et de l’impact de l’émotionnel maternel sur l’usage de celui-ci. Ma première grossesse, non désirée, saura bien me le montrer. Elle dure 2 mois et demi avant d’échouer en fausse-couche et de chambouler tout mon corps émotionnel.

Au lieu de rencontrer une personne attentive qui aurait su me dire « Ca arrive. Dis-moi ce que tu as fait et je te dirais ce qui t’a manqué. », je rencontre la honte suivie d’un profond sentiment de solitude. Je capte chez les femmes, chez mon père comme auprès des médecins rencontrés par ce début de grossesse un malaise certain. La proposition contraceptive qui fait l’objet d’un consensus autour de moi me révèle une ambiance de méconnaissance profonde des lois de vie en rapport avec la sexualité et l’enfantement.
Dans l’insouciance de mes dix-sept ans, je suis persuadée qu’au moins mon compagnon se vit dans la même sensibilité que moi. En attendant une meilleure connaissance des phénomènes vivants de reproduction, là encore, je tombe de haut. J’en parle à mon compagnon qui refuse d’utiliser tout contraceptif pour protéger nos rapports.
Au deuxième accident d’apprentissage de ma sexualité et du genre masculin, je fais le choix d’avorter. Encore mineure, obtenir l’autorisation de mes parents pour avorter fût psychologiquement et émotionnellement éprouvant au point que pendant 6 mois après l’avortement, je refuse de les voir. En consultation, mes parents décontenancés se rallient à l’avis du médecin pour trouver cette solution adaptée à ce risque de grossesse : la prise de pilule contraceptive. Je me sens encore plus seule et encore moins comprise. Ma santé commence à se dégrader.

Mon monde s’effondre, et avec lui ma confiance en la Vie. Je me sens dépossédée de mon corps, qui se met à grossir, développe des vergetures disgracieuses et devient lourd sous l’effet de la pilule. Les médecins n’entendent pas ma souffrance, les pilules se succèdent, le problème s’installe et se transforme en brûlures urinaires quasi permanentes. Je suis tellement mal dans ma peau que l’idée de reproduire ce que je suis « sur » une petite fille devient juste impensable.

Changement de cap

Je reste sur ce cap pendant 10 ans. J’oscille entre réalisation professionnelle,  tentatives de couple amoureux et vie célibataire en quête d’un bonheur perdu. J’ai souvent l’impression d’être à côté de moi. Les ritournelles « Alors quand est-ce qu’on te marie ? » et leur cortège de conventions sociales restent sans effet sur ma détermination au « sans enfant ».

Pourtant, est-ce le fruit de mes premières recherches et formations en développement personnel ? Mon métier de relation d’aide a-t-il influencé ce qui arriva ? Est-ce le renouvellement sanguin de mes 28 ans ? Encore aujourd’hui je ne saurais l’affirmer. Mais ce dont je suis sûre, c’est qu’à l’intérieur de moi, ça change de cap, et bientôt se profile à l’horizon le besoin de fonder une famille. Je consacre deux ans en guérisons multiples pour me sentir intérieurement complètement prête et rencontrer, à l’extérieur, le futur papa. Nous voulons trois enfants.

Une conscience atypique, pour mon âge

L’avortement pratiqué continue à me hanter. Sans être obsessionnel, il revient dans mon champ perceptif régulièrement, avec un goût d’inachevé, de vie en suspens. Ai-je fait du mal à cet être ? Ai-je contrarié le programme de vie d’une âme ? A 12 semaines d’aménorrhées, s’agit-il encore d’un processus biologique ou parle-t-on déjà d’un être ? De ces questionnements naissent le besoin de savoir et de pouvoir contacter mon prochain bébé in utero.

Encore fragile dans ma capacité à mettre au monde, j’accueille mon premier bébé, sans cette ressource mais en liberté posturale, assistée de sages-femmes sensibles à l’écoute de notre rythme commun (celui du fœtus et le mien). Avoir été écoutée et entendue par ces femmes a été très réparateur pour moi. Qu’elles osent m’affirmer leurs limites dans leurs conseils m’a permis de mesurer l’importance d’une relation d’égale à égale authentique dans un accompagnement. C’est d’elles aussi que j’ai construit la force de mon action thérapeutique. Ce petit être, mon premier bébé, sortira coiffé. Forcément, il aura su amener son papa à aller chercher sa guitare et à en jouer pour relancer mon processus d’accouchement. ambiance musicale, à la lueur d’une bougie… un moment inoubliable dans une petite salle d’un hôpital nord-francilien.

Premier contact avec une relation Espace/Temps d’une autre dimension. Contact qui se renouvellera à chaque naissance naturelle… et que je reconnaîtrai à la mort de ma mère des décennies plus tard.

Nous sommes début 1995 et considérer son bébé comme une personne au point de chercher à communiquer avec lui est assez rare, voire perçu comme fantaisiste. L’haptonomie est en soi déjà une très belle façon d’entrer en relation avec son bébé, mais elle ne répond pas complètement à la qualité de communication à laquelle j’aspire. 

Ce qui n’a pas été restauré avant, te rattrape après

Naissance naturelle sans péridurale, sans épisiotomie, mais avec une légère déchirure. Là où ça déchire, ça manque encore de vitalité. Pas de dépression du post-partum mais trop fatiguée pour assumer une allaitement maternel complet. Les conseils éducatifs les plus répandus, prodigués par mes parents ou mon entourage se heurtent à mon intime conviction et à ma sensibilité. Mes lectures apportent des débuts de solutions, mais plusieurs se contredisent et certains modes opératoires sont inapplicables pour moi. Bref, je me sens démunie. Au lieu du bonheur plein d’être maman, je me sens vide.

Je suis assaillie d’images de violence de plus en plus fréquentes à l’égard de mon bébé. Je suis traversée par des pulsions de mort à son encontre. Face à ce que je perçois comme de la désobéissance chez lui, ces intrusions mentales sont dépourvues de bon sens. Je le sais, elles sont loin de mes valeurs pacifiques, et pourtant elles traversent mes pensées par flash de plus en plus fréquents. Ma vie est dépendante d’une ampoule de magnésium sans quoi, je suis en proie à des furies inexplicables. Vive la maternité !

Toucher sa limite

Il me faudra aller jusqu’à ce stade avant d’admettre que je suis dépassée par les évènements. Je sais que mon problème ne se résoudra pas tout seul, ni par médecin, ni via mon couple, ni par mes formations en développement personnel, ni même avec les acquis de ma maîtrise en sciences humaines. Je sais aussi que compenser ce vide en reprenant mon métier (que j’aimais), ne ferait que repousser l’obstacle au lieu de le franchir.

C’est dans cette dureté d’épreuve que j’ai compris et admis que ma vie et celle de mon fils étaient en danger tant que je croirais pouvoir m’en sortir seule. J’avais besoin d’une aide extérieure solide pour y voir plus clair. Je trouvais que la psychanalyse mettait trop de temps au regard de mon urgence, et ses résultats étaient trop controversés à mon goût. Et puis, je savais que la solution à trouver devait être rapide, il y allait de la vie de mon enfant.

« Quand le disciple est prêt, le Maître apparaît » disait mon Sensei en Aïkido

Enfin je trouve mon passeur. Une personne d’expérience qui s’appuie sur une qualité d’être pour guider, et non sur une méthode. Il me guide dans l’apprentissage de moi-même. Par son accompagnement, je conscientise et déprogramme de multiples problématiques en lien avec celles de mon terrain parental et au-delà. S’en suit une profonde réconciliation avec moi-même. Je vois clairement les habitudes empruntées à mes parents et mes identifications à d’autres personnes. Je mesure à quel point j’ai manqué de grandir et en quoi mon corps me fait tant défaut dans plusieurs situations quotidiennes. Pour faire court, j’apprends à révéler et assumer mon identité dans chacun de mes faits et gestes. Immanquablement, la relation avec mon premier enfant devient harmonieuse. Celle avec mon deuxième bébé continue de se construire en moi, avec de nouvelles forces.

Découverte de la communication prénatale

Notamment, c’est avec lui que je découvre la communication prénatale. Enfin je peux communiquer avec mon bébé comme j’en ai rêvé ! A travers nos communications prénatales, j’appréhende la notion de choix parental du bébé pour son évolution. Cette conception du choix parental par l’enfant ne fera que se confirmer au fil du temps et de mes accompagnements pré et post-natals. J’avais pressenti sa naissance en dehors de la présence de ma sage-femme, aussi m’y étais-je préparée en concertation avec elles. Ce deuxième petit glisse tellement vite en moi et en douceur que la sage-femme, pourtant prévenue dès la perte des eaux, arrive à la maison seulement cinq minutes après sa naissance.

Mes communications prénatales ouvrent ma Conscience et j’apprends à sortir des comportements « dictés par un idéal de bonne mère » hérités de ma lignée maternelle, et à m’extirper des principes dominants de ma lignée paternelle. Plus je me détache de tout modèle extérieur, plus je suis en paix avec moi-même, plus j’ai de vitalité et plus la relation avec mes enfants devient créative et joyeuse.

Mes deux grossesses suivantes se vivent dans un grand bonheur, sur tous les plans : physique, émotionnel et spirituel. Chacune d’elle m’a permis de repousser des limites de conditionnements insoupçonnés. L’accueil d’un Être grâce à un état d’éveil permanent (par opposition à l’application d’une technique ou d’une méthode), soutient une dynamique de relation parentale authentique. Rien que d’avoir la Présence et la Force de pouvoir accueillir un nouvel Être, entouré de ses aînés et de leur père fut source d’une joie incomparable. Enfin, ce que je percevais en mon for intérieur et ce que je vivais à l’extérieur étaient unifiés. Ma famille se construisait selon mes valeurs. Pourtant, mon chemin me réservait encore quelques surprises.

Nouvelle étape de parentalité : l’instruction à domicile

En communications prénatales, deux de mes bébés insistèrent sur la notion d’éducation à la nature. Dans leurs communications, chacun d’entre eux m’avait guidé sur la qualité de naissance dont il avait besoin.
Trois naissances sur quatre ont eu lieu à la maison. Toute les quatre m’ont amenée des forces féminines plus affirmées et une nouvelle compréhension plus profonde des forces de naissance. Certes, l’accouchement à la maison était déjà depuis mes 17 ans dans mes valeurs. De là à accoucher sans sage-femme ! C’était aussi loin de mes projets que de ceux de mon mari. Autant dire que répondre aux besoins exprimés fût l’objet pour nous deux de grosses confrontations.
Avec le recul je peux dire que chaque dépassement est devenu une ressource encore disponible aujourd’hui. Leur demande d’éducation sans école était un nouveau défi. Pour moi, l’expression de leurs besoins était un tel cadeau, que l’honorer était une question de respect et de reconnaissance. Et ce, d’autant plus qu’en communication prénatale, les besoins exprimés étaient des requêtes, des orientations et jamais des injonctions.
M’estimant incapable au départ d’assurer le programme scolaire, mes deux premiers enfants sont allés en école maternelle. Ce qui avait été annoncé en communication prénatale ne tarda pas à porter ses fruits. Le moment venu, le choix de reconsidérer leur demande au regard de mes capacités s’imposa. En les retirant de l’école, je fus surprise de voir surgir d’eux autant de crises d’élimination. Heureusement, encadrée et soutenue en homéopathie par notre médecin de famille, tout rentra vite dans l’ordre. Leurs progrès en termes d’intelligence, de curiosité et de structures furent mes premiers cadeaux. Jamais je n’aurais imaginé devoir faire mes preuves auprès d’eux pour être autorisées par eux à les instruire. A chaque manque d’authenticité, ils œuvraient de concert pour me montrer mes incohérences, le caractère inapproprié de mon enseignement pour leurs besoins d’apprentissages.

Pour gagner leur confiance et leur crédit, j’ai dû détricoter tous les mécanismes mentaux issus de ma propre scolarisation. Instruire à domicile demande une attitude et un état d’esprit différent de faire « l’école à la maison ». Ils ont eu besoin de spontanéité, de continuité entre leur quotidien et leur instruction. Ils ont eu besoin d’être à l’initiative de leurs apprentissages, de créer leurs outils, d’étudier selon leurs centres d’intérêt respectifs. Il m’a fallu tisser des liens solides pour répondre à leurs besoins tout en respectant les obligations de l’inspection académique. Un gros dépassement et de beaux cadeaux en retour.

Être mère et après ?

Mes deuxième et troisième bébés ont insisté lors des communications prénatales sur un point particulier, celui de la sortie de l’enfance. J’avais reçu que continuer à les qualifier d’enfant et à agir comme tel, passé l’âge de raison, entraverait leur épanouissement. Au début, je n’ai pas bien compris ce qu’ils avaient voulu m’exprimer. Ils se chargèrent le moment venu de me montrer le chemin.

Voir mes 3 derniers enfants grandir et s’épanouir avec une sécurité plus grande que celle de leur aîné fût aussi riche d’enseignements. Je tiens à leur témoigner ici ma gratitude des conscientisations acquises, des révélations reçues en termes d’humanité et de conscience collective. J’ai bénéficié à travers eux d’une forge naturelle dans mes trois fonctions de maman, mère et femme.

L’apprentissage dont je n’aurais jamais eu l’idée sans eux est celui de la préparation au passage de l’enfance à la prime jeunesse. Sortir de l’état de mère est un chemin initiatique complètement différent de celui de la maternité.
Etre mère s’apprend sur le terrain. De la même façon, j’ai dû apprendre à sortir de la maternité. Dans la forme c’est un peu comme jouer un nouveau morceau de musique ou apprendre une nouvelle danse. Mais, au fond, c’est comme un nouveau passage initiatique.
Découvrir de nouvelles forces féminines et construire une relation appropriée à chaque âge nécessite une présence de tout instant. Les mécanismes maternels sont tellement ancrés profondément en nous, que sortir de la maternité ressemble à remonter le courant d’une rivière à la nage. Il ne s’agit pas seulement de faire une brasse de temps en temps. A chaque arrêt dans la nage, le courant nous emporte… à reculons. Il s’agit de trouver le rythme pour avancer, celui pour maintenir sa position, le trou pour se reposer. Il s’agit de sortir des entraves collectives imposées aux femmes par le passé. Celles où elles n’ont comme intérêt que de servir mari et enfants.

Cette dernière métamorphose m’offrit à voir une relation père/enfant particulièrement étonnante.. Les laisser identifier les repères paternels dont ils sont issus m’a beaucoup appris. Les laisser se confronter avec leurs expériences personnelles m’a permis d’observer une construction de leur identité affirmée et singulière. Ce fût l’occasion d’ouvrir les yeux sur des qualités de leur père, en sommeil jusque là. C’est en ces instants que j’ai découvert le sentiment de paternité ou son absence ve dans certaines situations. Grâce aux éveils de conscience successifs, je me suis épargnée beaucoup de crises d’adolescence épuisantes.

De mon expérience personnelle à mon métier

Toutes ces étapes forment la structure de ma force de conscience. Aucune école autre que celle de la Vie n’apporte cet outil. Rencontrer, conscientiser, dépasser, restaurer, apaiser, et continuer le chemin.

Je tiens de mes communications prénatales une partie de l’accompagnement dédié aux parents ou futurs parents que j’accompagne. Particulièrement cette qualité d’esprit, où intuition et action jouent de concert pour vivre consciemment le présent… Plus concrètement, cet état me permet de capter ce qui est vivant et évolutif de ce qui ne l’est pas.

L’habitude est un précieux indicateur de survie, non de vie. Elle protège, évidemment, tout autant qu’elle enferme. Quitter une habitude libère l’accès à sa propre intelligence et avec elle à sa conscience et sa créativité. Pour moi, c’est un cadeau d’ouvrir le passage pour d’autres.

Martine Anson
Thérapeute en Relations en en Evolution
Spécialisée en féminité, périnatalité et parentalité créative

Plus de 25 années d’expériences